RETOUr d'EXperiences DES participants

Gilles

50 ans,

Vétérinaire,

3è DAN KENDO,

2è DAN NBJS,

BEES 1°,

15 ans de pratique

Ma réponse ne peut qu'être partielle, puisque je n'ai pas assisté aux trois journées de stage, mais uniquement à la dernière. Ceci étant, au-delà de la technique, un certain nombre de points m'ont interpellé.

1. Je pratique les arts martiaux (Kendo, Judo, Kobudo, Ju Jitsu, Karaté Jutsu..) depuis quelques années maintenant. Je suis rodé aux combats, cependant je sais que je suis formaté pour "combattre" probablement au sens de "gagner, punir, désarmer, immobiliser, invalider, incapaciter" mais pas au sens de "vouloir tuer". Ma culture, mon éducation, ma socialisation, mon entrainement, font de moi quelqu'un de respectueux des règles et des lois. C'est pourquoi il m'est apparu extrêmement difficile de débuter un engagement avec l'idée préalable de tuer. J'irai probablement au combat dans l'idée de mettre hors d'état de nuire, mais sans oser penser à tuer d'emblée.

2. Se battre "jusqu'au bout de ses forces" est quelque chose à travailler, physiquement et mentalement. Je garde cette idée pour mes entraînements futurs ainsi que pour ceux de mes élèves. Sur cet aspect, l'épreuve de l'ascenseur*, m'est apparue très difficile, dans les deux rôles d'ailleurs.

3. Combattre contre une femme est, toujours dans ma culture, quelque chose de compliqué. "On ne tape pas sur les filles". J'ai été élevé comme ça. Je suis toujours plus inquiet de ne pas blesser (dans tous les sens du terme) et donc je me bride inconsciemment dès le début de l'engagement. J'ai remarqué hier que j'ai "gagné" contre un homme et "perdu" contre une femme, lors d'une des mises en situation où nous passions 2 par 2 sur le tatami. Je dois aussi travailler cet aspect.

4. Enfin, la pratique d'un art martial, avec ses règles, ses codes, son éthique, reste distinct du combat de rue lui, sans règle et sans éthique. Je reste probablement meilleur sur un tatami que dans la rue. Leçon d'humilité là aussi. »

*NDLR : mise en situation finale où la victime est attaquée dans un espace clos et exigu, type ascenseur

"Je me suis inscrite à ce stage de self-defense, un peu par curiosité, beaucoup en pensant que j’allais pouvoir me confronter à la peur, dans des mises en situations concrètes, avec des agresseurs potentiels et apprendre à la maîtriser. En plus d’être une femme et donc de faire d’emblée partie du sexe dit « faible » (je sais, c’est politiquement incorrect ce que je dis à l’heure du Ministère du Droit des Femmes), j’ai toujours plus ou moins considéré (soyons honnête plus) que je faisais partie des gens faibles, comme si le monde était coupé en deux, avec d’un côté les gens forts et de l’autre, les gens faibles. Cela doit être un héritage de mon éducation judéo-chrétienne : le paradis d’un côté, l’enfer de l’autre, assaisonné d’une bonne dose de culpabilité. Alors il était évident pour moi que m’inscrire à se stage m’aiderait à lutter, en bonne occidentale que je suis, contre la peur, qui était pour moi l’apanage des gens faibles.

Côté confrontation à la peur, je n’ai pas été déçue : les mises en situation pratiques face à un agresseur ont été nombreuses (debout, au sol, face à un couteau) et lorsque les partenaires jouaient à plein leur rôle d’agresseur, je me suis surprise plusieurs fois à sentir mon cœur battre à 140 BPM (j'entends déjà certains me demander comment je sais que j'étais à 140 BPM), à suer à grosses gouttes sous les bras sans aucune élégance alors qu’il faisait à peine 20 degrés dans la salle, à n’être plus focalisée que sur un seul élément : le pistolet, la survie, l’angoisse… En bonne élève, j’ai donc pris des notes et encore des notes et toujours des notes, pour finalement me ramasser dans une bonne moitié de mises en situation, parce que quoi ?

Parce que... prendre des notes, c’est bien, c’est rassurant avant, on peut se cacher derrière pendant, mais si le mental n’est pas là au moment d’une agression ou d’une situation délicate, alors, les notes n’auront servi à rien. Les situations étaient parfois franchement inextricables, mais le mental et une bonne dose de courage rendaient souvent ces situations tout à coup possibles, envisageables… Plusieurs fois une personne que j’aurais classée a priori du côté des faibles (c’est à dire : une femme, un petit, un débutant en arts martiaux) s’en sortait, celle qui me semblait forte a priori perdait le combat. Si les conclusions se sont révélées différentes de celles auxquelles je m’attendais, c’est peut-être que mes hypothèses de départ étaient fausses. Finalement, personne n’est fort, personne n’est faible, il y a des situations dans lesquelles on est fort, et d’autres dans lesquelles on est faible. Et c'est pour tout le monde pareil.

Mention spéciale à la mise en situation de l’espace confiné… Celle-ci a été pour moi une catastrophe personnelle. La peur de la peur a fini par entraîner la paralysie, le choc… Le principe de base du stage, KADIMA, s’était alors évaporé. S’il n’y a qu’une ou deux choses pour moi à retenir, au-delà de toutes les techniques et des mises en situations que l’on pourra reproduire régulièrement pour s’entraîner, c’est bien KADIMA : avoir confiance, être en position forte, avoir la volonté de… et OODA=Observer, Orienter, Décider et Agir, et cela de plus en plus rapidement, en s’exerçant.

Une agréable surprise est venue clôturer la fin de ce stage : la distribution d’une fiche sur la peur, je m’interrogeais depuis quelques jours déjà sur le sujet et je ne savais pas qu'une fiche serait distribuée. Je vous invite à la lire d’autant plus, si, comme moi, vous pensiez annihiler votre peur, (sans prétention, je croyais vraiment pouvoir lutter contre des millions d’années d’évolution). Il ne me reste qu’à me répéter le petit mantra de la fin de la fiche (« Je n’ai pas peur, je suis courageuse ») pendant encore quelques années.

Delphine,

33 ans,

D.S.I.,

Ceinture verte,

4 ans de pratique

Anne,

24 ans,

Ingénieur,

Ceinture orange,

3 ans de pratique

Pour ma part :

1. Je me suis inscrite parce que je considère avoir quelques lacunes dans le domaine de la confrontation. J'ai été élevée dans un monde qui veut faire de moi une gentille fille douce, et ça laisse des traces. Je ne pensais pas spécifiquement pouvoir mieux me défendre après le stage (en situation de stress, on réagit souvent différemment), mais retenir 2-3 petits conseils, c'était mon but.

2. Pendant la mise en situation finale, je savais que pour s'en sortir, il fallait avoir Kadima, principalement, que je n'allais pas mourir, que c'était le dernier exercice, et que je ne sentais plus mes bleus de toute façon. Eh bien je me suis demandé en plein milieu si réellement en situation j'aurais envie de lutter jusqu'au bout. Je peux dire avec certitude que je ne suis pas prête à vivre aveugle ou handicapée et que je préfère mourir que subir une post-situation comme ça. Du coup, se battre jusqu'au bout, ca reste une question pour moi.

Une autre chose que j'ai remarquée, c'est que presque toutes les femmes ont laissé tomber, et presque tous les hommes sont allés jusqu'au bout, même si certains ne sont pas beaucoup plus forts qu'une femme (je ne veux vexer personne !) Et ça, j'attribue ca a 1) la confiance en soi, on apprend à douter quand on est une femme 2) les circonstances qui veulent que effectivement les femmes sont plus faibles mais qui peuvent conforter dans l'idée qu'on a déjà perdu.

3. J'ai été très surprise de la soudaine mise a niveau qu'il y a quand deux personnes ont un couteau. C'est « presque » comme si les différences physiques n'existaient plus. Et c'est beaucoup, beaucoup plus dangereux que dans mon imagination. Avant ce cours, je n'aurais probablement pas fui devant un couteau, mais maintenant même si c'est en fait juste un bonbon emballé dans du papier brillant qui m'aura fait penser à un couteau, je serais encore en train de courir.

4. Je ne suis pas non plus sûre de pouvoir surmonter les inhibitions que j'ai intégrées et tuer, arracher, mordre, faire mal en situation. C'est extrêmement difficile pour moi, ça fait depuis que je suis sur terre que tous les indicateurs sociaux me l'interdisent, et surtout, j'ai survécu sans jusqu'ici, à ne pas l'utiliser. Cela dit, pendant le stage mes agresseurs sont aussi des gens que je connais, et j'ai du mal à me résoudre à faire mal. Mais je me rends bien compte qu'en situation, je risque de faire la même chose que d'habitude... Si je n'ai pas l'habitude de déchiqueter un visage avec les dents, je n'y penserais même pas en cas de stress. »

Pour ma part je me suis inscrit au stage pour pas mal de raisons :

1 - En tant que président du club: c'est le premier stage long et ouvert - en partie - aux autres clubs de la NBJS - Paris 13, donc forcément je me devais d'être là. Et je suis heureux de voir ce que cela a pu apporter aux participants.

2 - En tant qu'enseignant, il faut que je puisse disposer d'un minimum d'éléments pour parler de self-défense. Il ne s'agit pas de l'enseigner, juste d'en parler, pour le moment l'enseigner me semble encore lointain et compliqué, d'autant que raconter des conneries en self-defense est extrêmement dangereux. On ne peut pas raconter n'importe quoi à des gens à qui on prétend apprendre à se sauver de situation létales.

3 - En tant que "pratiquant", parce que c'est intéressant, tout simplement. Pour avoir déjà suivi des stages de self-defense avec Fred, je sais qu'à chaque fois j'en tire de nouvelles informations, je nouvelles sensations ou que je progresse sur certains points. En plus, sur ce stage, la grande nouveauté pour moi a été l'intégration du système de J. Wagner, plein de nouvelles situations et du matériel spécifique (ah ! le fameux pistolet à billes...)

Mes impressions maintenant, sur le stage en lui même et les mises en situations.

Tout d'abord comme d'autres l'on remarqué, se débarrasser de ses inhibitions est très compliqué. On connait les gens, donc en tant qu'agresseur ou victime on a toujours cette retenue, cette petite voix qui dit "vas y mollo, faut pas le/la casser etc...". Et finalement, on a beau appliquer les "préconisations" (je préfère ce terme à celui de technique, trop marqué par une connotation intellectualiste) à la lettre, si on y va à 50 % eh bien "on ne s'en tire pas". J'ai beau le savoir, cela reste très dur de le mettre en application, d'où, pour moi, l'essence même de ce genre de stage : mettre en application ce que l'on a compris. "Je sais que je dois y aller à fond", donc maintenant, je me prépare à y aller à fond, à passer en "comportement animal" en une demi-seconde (j'ai maintenant l'image d'un loup combattant pour sa vie quand je pense KADIMA, ça aide...) sans réfléchir. S'il n'y avait, pour moi, qu'une seule chose à retenir ce serait celle-ci.

Pour le reste, il y a des vérités qu'il est toujours bon de ressentir : la difficulté du combat au sol, la quasi impossibilité de se sortir d'un conflit au couteau si l'on n'a rien pour se défendre. Et pour nous pratiquants d'arts martiaux, la nécessité de toujours contextualiser nos techniques et nos modes d'apprentissage: savoir pourquoi une technique a été faite, dans quelles conditions elle fonctionne et surtout dans quelle mesure nous la maîtrisons (par exemple, je ne crois pas avoir vu beaucoup de clefs de bras et pour ma part, je n'ai à aucun moment imaginé pouvoir en placer une...).

Enfin, et même si cela n'était pas forcément le thème central du stage, j'ai ressenti à quel point la self-defense est question de démarche personnelle / choix de vie : comment organiser son existence non pas autour de sa sécurité personnelle mais en la prenant au maximum en compte, en plaçant le curseur entre "je suis parano" et "je suis insouciant".

En tout cas ce fut comme toujours très enrichissant.

Sébastien,

Chef de projet,

34 ans,

2è DAN de KARATE,

1e DAN de JU JITSU,

BEES 1°,

10 ans de pratique

Julien,

Chef de projet,

33 ans,

Ceinture marron,

6 ans de pratique


Sur le pourquoi

Pour appréhender la self-défense dans un contexte dédié et issu d'une méthode propre et pas d'un dérivé de cours d'un art martial. Pour mesurer l'écart entre les arts martiaux que l'on pratique et la défense de soi. Pour avoir quelques notions côté droit au sens large.

Pour le ressenti

La self-défense, c'est avant tout un état d'esprit (pendant, mais aussi avant et après finalement) et une réflexion sur soi. La self-défense, c'est aussi énormément de bon sens, que le stage a permis de verbaliser et rendre tangibles. La mise en situation est indispensable, mais malheureusement difficile voire impossible à mettre en application, pour diverses raisons, tenant tant au lieu qu'aux participants (pas toujours facile de se dire qu'il faut être méchant...)

Pour le déroulement

Beaucoup de matériel qui a largement contribué à rendre les mises en situations vraisemblables : un gros plus. Éprouvant physiquement, voulu je pense, et réussi.

« Je fais le mort. Ma position de pantin désarticulé n’est pas assez crédible, je suis trop focalisé sur le ramping du sniper. Dans moins de deux minutes je sentirai la brûlure d’une bille d’air soft dans le dos. Ça m’apprendra à ne pas savoir faire le cadavre correctement. Là pour le moment j’ai l’impression d’avoir été taillé pour le rôle. Ma fenêtre de vue sur le monde est hyper réduite, à peine si j’ose changer l’orientation de la focale. De toute manière tout ce que je vois c’est le sol et d’autres faux morts. La menace est invisible, omniprésente, assourdissante, bref quelque part derrière moi et au dessus. Elle s’estompe pour laisser place au silence. Je n’entends plus que ma respiration, « il » est parti, il faut avancer ... Ça c’est le « scénario de Moscou » ? Bah rien que le nom déjà ça fait peur.

Pendant que je rampais, j’ai réalisé que les gens qui vécurent la prise d’otage dont cette mise en situation s’inspire firent preuve d’une incroyable force de caractère: « Tu veux vivre ? La sortie c’est là-bas. » Voilà une manière efficiente de se reconnecter à son instinct de survie avant d’aborder les situations au sol en un contre un : « le sol faut pas y aller… » Bien sûr, le test de l’ascenseur c’est le pire, mais ce qui est important c’est le cheminement emprunté tout au long du stage pour en arriver là. Il faut avoir été dans la peau de l’agresseur – « je suis sur toi et je te boxe au visage »- pour cibler le peu d’options qui s’offre à nous quand on inverse les rôles… Et moins on a de possibilité, mieux J. Wagner et F. Garcia semblent savoir comment les valoriser.

Je crois que mon cerveau reptilien a été bien nourri… On verra à la prochaine embrouille si mon néocortex lui laisse la pleine jouissance de son mandat… ou pas. »

Thomas,

36 ans,

Ceinture blanche,

6 mois de pratique

Nadia,

Chef de projet,

43 ans,

Ceinture jaune,

2 ans de pratique

« Tout d'abord je voudrais remercier Fred de nous avoir fait ce stage. J'ai eu l'impression pendant ces 3 jours d'avoir été coupée du monde. J'ai participé à ce stage pour savoir de quelle façon je régirais en cas d'agression, et aussi pour me confronter à ma peur viscérale du couteau.

Finalement, j'ai appris beaucoup plus de choses, notamment sur l'aspect juridique de la légitime défense, les différentes façons d'éviter de se mettre en danger par l'observation aigüe de son environnement, la conduite à tenir en cas de conflit et après le conflit.

Il faut dire, qu'ayant vécu la période noire de guerre civile en Algérie, où l'on craint pour sa vie à chaque instant, j'ai appris à scruter mon environnement, à observer les gens et à m'en méfier. Par exemple, en marchant vite dans le rue, je m'arrangeais pour n'avoir personne dans le dos, et dans un espace clos, de ne pas donner le dos à une issue mais d'être face à une entrée et d'être prête à courir en cas de danger. Et surtout d'écouter son instinct d'alerte, tous cela m'a peut être permis de rester en vie. Mais depuis que je suis en France, ma vigilance s'est un peu émoussée.

Le stage m'a appris que finalement une situation de danger peut être n'importe où, pourvu que l'on puisse le voir venir. En tant que femme (surtout par rapport à ma force physique), il m'est difficile de croire que je puisse prendre le dessus sur un vrai agresseur. Là où je m'en sors le mieux est quand je suis debout et en fonçant avec rage (la fameuse KADIMA) sur le pseudo agresseur. Par contre au sol, je ne m'en sors pas du tout, même si j'ai appris à utiliser la force létale pour me dégager, je manque de vitesse pour m'éloigner rapidement et je me fais rattraper. Le troisième jour du stage a été très difficile pour moi émotionnellement, je n'ai pas pu rester écouter Fred parler des blessures de couteau (je m'en excuse).

J'ai eu du mal à utiliser KADIMA dans les mises en situation d'agression, et l'épreuve de l'ascenseur m'a été fatale. Tous ce que j'ai pu retenir est que dans une attaque avec arme blanche, on a quasiment aucune chance de s'en sortir il faut donc faire le plus de dégâts à l'agresseur. Mais ça, l'instinct de survie plus la rage d'être attaqué prendrait le relais pour s'en charger. En conclusion, j’ai retenu que l'Observation, l'Anticipation et l'évitement sont la clé de ma self-défense. »

Je me suis inscrite plus par curiosité, en me disant que, au cas où, c'est mieux de savoir se défendre! Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et je ne me suis pas trop posée de questions avant d'y aller.

J'en retiens qu'il faut bien faire la différence entre force létale et force raisonnable, ce qui paraît facile quand on est assis et qu'on prend des notes, mais je ne sais pas si en situation réelle je serai capable de faire la part des choses et de me contenter de la force raisonnable alors je suis en train de me faire agresser. La loi française sur la légitime défense me semble assez dure car je ne suis pas sûre qu'on soit vraiment capable de se dire : "ah non la il ne faut pas que je tue mon agresseur parce qu'il est juste en train de m'asséner des coups de poings alors je vais essayer d'éviter les reins et le sternum quand je me défends et je ne vais pas lui griffer les yeux ou lui saisir la gorge alors que je sais pertinemment que c'est le meilleur moyen de me dégager!"

Surtout dans quelques mois quand le stage sera un peu plus loin dans ma mémoire, je pense qu'avec l'adrénaline il ne restera plus que le réflexe yeux ou gorge... Pendant la mise en situation de l'ascenseur je suis très certainement morte mais à aucun moment je n'ai eu envie d'abandonner même si j'avais l'impression que rien n'était efficace! ca ne m'a pas rendue très optimiste sur mes chances de survie face au couteau, mais je pense que c'est normal il n'y en a pas beaucoup! Face à un couteau en gros tu finis mort ou gravement blessé donc il faut courir, ce n’est pas très encourageant.

Je dois avoir une petite tendance parano mais après le stage j'avais une subite envie de me trimbaler avec un couteau dans mon sac en permanence et à identifier la moitié des gens dans la rue comme de potentiels agresseurs, heureusement c'est vite passé! Et bien sûr KADIMA, je ne risque pas de l'oublier! Je pense qu'en situation réelle, quand on lutte pour sa vie, on a encore beaucoup plus de hargne et c'est probablement la seule chose à laquelle je penserai si ça m'arrive, ce que je n'espère pas.

Finalement la première leçon que je retiendrais et que j'applique au quotidien c'est éviter d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Je vais donc continuer à être trouillarde et parano, à changer de trottoir ou de métro quand je croise un type qui me paraît louche et à éviter les quartiers qui "craignent", surtout toute seule. Si malgré ça, j'ai un jour besoin de me défendre, alors KADIMA!

En tout cas un grand merci à Fred pour ce stage très enrichissant !

Rachel,

Ingénieur,

24 ans,

Ceinture jaune,

2 ans de pratique

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Olivier,

Ingénieur,

28 ans,

Ceinture Verte,

4 ans de Pratique

Voici mon retour sur le stage : Je savais à quoi m'attendre ayant déjà fait le stage. La partie théorique du samedi était un bon rappel. Celle du dimanche était plus fraîche dans ma tête mais vu que de nombreuses questions ont été posées je ne me suis pas ennuyé.

Pour les exercices pratiques, j'ai senti que j'avais plus de facilités que lors du premier stage. J'ai trouvé qu'il y avait eu un peu moins d'intensité physique le samedi par rapport à mon premier stage (où l'on avait fait une journée 09h00-20h00 il faut dire!) mais c'était pas plus mal pour manier le couteau le lendemain. J'ai aussi trouvé qu'il y avait un peu moins de Kadima général (ou alors c'est parce que j'avais été plus impressionné par le Kadima des autres il y a deux ans).

Globalement j'ai moins ressenti le stress des situations par rapport à la première fois et j'étais beaucoup moins paranoïaque en rentrant chez moi (mais pas moins vigilant !)

La balance théorie / pratique était bonne, et l'idée de terminer à l'extérieur autour d'un verre a permis d'atténuer la fatigue de fin de journée et ainsi ne pas se lasser de la théorie.

Hello!

Comme je n'ai plus le temps de procrastiner cette année, voilà mon petit "ReTEX" : Un super stage comme d'habitude : matériel de qualité, enseignement de qualité, camarades de qualité. Un climat de confiance propice au sérieux, à l'apprentissage et à la décompression quand nécessaire. J'ai beaucoup aimé les mises en situation rendu relativement réalistes avec le matériel à disposition et sans doute un travail de visualisation (et d'acteurs!) en progrès chez les participants en tout cas chez moi j'ai l'impression.

Pour ce qui est de l'intensité psychologique je l'ai trouvée différente de la première session mais assez soutenue surtout sur l'exercice de la fin de première journée et sur celui du début de seconde. Le côté faux sang + jusqu'au boutisme associé à un travail de visualisation a été assez marquant pour moi. Les situations ont aussi eu l'avantage de pouvoir me faire cogiter (trop je sais) sur mon shin mais aussi d'essayer de ressentir les signaux que mon corps m'envoyait (enfin ce que je n'en ai perçu... pas simple...) notamment avant de faire un exercice celui de l'ascenseur: avant du stress en mode peur de l'échec, des questions, de l'inquiétude, le rythme cardiaque qui monte, un peu fébrile, la respiration courte limite apnée, le cerveau un peu ailleurs très intériorisé ou pas dans l'instant trop occupé à imaginer des milliers de scénarios et autant de manière d'essayer d'y répondre, le dictionnaire technique en revue et puis finalement ce qui se passe dans l'action où... et bien justement aucune idée, pas de stress vraiment conscient, pas d'angoisse, pas de question, aucune maîtrise ou technique apprise ou imaginée, juste une idée fixe "vise les yeux, vise les yeux" et les coups qu'on ressent en se disant (et je pense que c'est propre au contexte de l'exercice) "avec tout ce que je viens de prendre sans être incapable de parer quoi que ce soit, je serais surement morte à ce stade". [Ndlr : l'exercie aurait été intéressant ( dangereux et vicieux aussi) avec le shocknife pour voir ce qu'on perçoit réellement de la douleur dans cette situation.]

Bref, une expérience bizarre mais enrichissante. Pas vraiment plus de psychose que d'habitude ces deux derniers jours mais des petits exercices d'observations et de placements dans les transports et une réflexion sur ce que je mets dans mon sac à main sans passage à l'action pour l'instant.


Pour l'intensité physique, je l'ai trouvé moins dure que les premiers modules. Compte tenu du temps entre ce stage et les précédents : petit exercice rapide de kadima avec quelques boucliers en entrée de stage permettrait peut être de se remettre plus rapidement encore dans l'intensité physique et mentale propre au stage. Les apports théoriques étaient super intéressants notamment sur le couteau. Pour la deuxième journée également mais, chose finalement rassurante, j'ai eu le sentiment d'en avoir déjà intégré une plus grande partie dans ma vie quotidienne ou d'y avoir renoncé en relative connaissance de cause.... Du coup, peut-être plus de pratique même s'il nous faudrait des mois entiers pour espérer automatiser certains gestes...

Enfin j'ai vraiment beaucoup aimé mes mises en situation, notamment celle en mode "révision générale. J'aurai presque aimé encore plus de mise en situation de ce genre qui permettent de balayer un peu tous les éléments (comportements, dialogues et techniques) vu dans les différents modules de stages y compris dans les cas où on ne gère pas avec du pré conflit et une fuite car je pense que pour les femmes ça peut passer très vite du "on papote un peu" à "saisie pour agression notamment à caractère sexuelle" sans être toujours en condition même physique de prendre la fuite (talons, sacs etc.). J'ai déjà renoncé en partie aux talons (la mode aidant) dans certains cas mais renoncer en plus au sac à main ça va devenir compliqué mais ça pose un problème à ma self défense et à celle de Marie-laure pour en avoir parlé avec elle ;-) Comme tu le disais c'est l'objet d'un autre stage spéciale fille mais je suppose que certaines techniques vues notamment dans les modules 1 et 2 pourraient servir.

Une suggestion : les mises en situation type bar et métro ont permis de voir de nouvelles configurations super intéressantes et de nous forcer à faire un travail de visualisation-inversé sur nos environnements familiers sur le moment et puis sans doute après le stage (à l'inverse de ce qu'évoquait Marie-Laure pendant le stage, je ne verrai plus mon arrêt de bus, mon distributeur et mon bar favoris sans penser à des tapis de gymnase maintenant... et c'est une bonne chose. C'était une première donc on a aussi un peu construit le truc en le faisant mais je me demandais si il ne serait pas possible de prendre ces environnements avec leurs quelques "techniques" et contexte spécifiques et de les hybrider comme le matin en forçant mobiliser également des choses vu dans les modules précédents (type la sortie roulée au sol en cas de tabac par un groupe en sortie de bar par exemple, le kadima ou le couteau dans le métro ou sur le quai etc. Je ne sais si le temps le permettrait mais je pense que ça nécessiterait en revanche un travail de cadrage des scénarisation beaucoup plus fort ce qui a des vertus mais aussi des inconvénients. Je ne suis pas en mesure de juger mais en tout cas j'ai beaucoup aimé. J'ai pu confirmer mon temps de sidération et mon incapacité à sortir un son quand je suis dans l'action. C'est bon à savoir... et quelque chose me dit qu'on en reparlera ;-)

Aurore,

Documentaliste

32 ans,

Ceinture Verte,

4 ans de Pratique


Aurélien,

Producteur de films,

32 ans,

Ceinture Orange,

4 ans de pratique

Salut,

mon retour perso sur le stage.

Module sur le couteau. J'avais déjà fait ce module en 2014. Au niveau pédagogique cela m'a permis de remobiliser des techniques que j'avais apprises, et d'autres oubliées. Par exemple je me souvenais bien du "moulinet" avec les mains, mais j'avais oublié la sortie en L. De ce côté là j'ai retrouvé le même contenu, et les mêmes bleus aux avants bras en fin de journée ! Par contre "psychologiquement" l'ambiance était très différente. La première fois, j'ai le souvenir d'une ambiance plus stressante. Tu attaquais d'emblée avec des expériences pratiques. Je me souviens que tu citais un pratiquant d'art de combat chevronné qui est ressorti avec des séquelles sérieuses d'un combat au couteau contre un mec tout à fait lambda. Ca rigolait pas et j'étais vraiment ressorti avec cette idée que couteau rime avec mort ou lourde séquelle. Pour la mise en situation de l’ascenseur aussi, j'ai le souvenir que tu n'avais jamais dit ce qu'on allait faire, ce qui contribuait à la montée en stress avant la mise en situation. Cette fois ci l'approche était plus ludique, et j'ai l'impression d'avoir pratiqué plus librement sans le verrou psychologique/ la peur de pratiquer. J'ai l'impression de m'être plus entrainé, d'avoir plus appris techniquement.

Bref deux formules différentes : celle stressante ou on apprend plus sur le danger du couteau, ou celle plus "légère" et libre dans la pratique.

Survivre en Île de France. Excellent module. J'ai retrouvé des situations vécue, typiquement le mec relou qui veut un truc qui insiste en commençant à te suivre. Jusqu'à l’agression caractérisé en "mode embrouille" mais qui ne dépasse pas les aboiements et insultes si on entre pas dans l'engrenage. Mais au delà des situations, ce que j'ai le plus apprécié c'est que c'était l'occasion d'appliquer ce qu'on a appris et surtout de voir quand l'appliquer. A ce titre les mises en situation de rue du matin étaient géniales. Parce que au delà des techniques, c'est la question de la réponse approprié à apporter qui est vraiment intéressante. En gros les précédents modules nous donne un vocabulaire, et on peut commencer à faire nos propres phrases avec ce type de mise en situation. Surtout pour quelqu'un comme moi qui doute beaucoup et qui se retrouve à trop réfléchir dans ce genre de situation ou on sait ce qu'on doit faire mais ou on ose pas "enclencher" la suite. Et les situations était intéressante justement parce qu'on ne savait pas à qui on avait à faire. La phase d'appréciation du danger est super intéressante.

En passant, je trouvais les situations que tu inventais plus intéressantes que celle ou on tirait au sort. Dans le deuxième cas, c'était moins réaliste je trouve. On pouvait se faire aborder en même temps par un prédateur/un dragueur/ un mec bourré/ un pick-pocket et/ou un chercheur d'embrouille alors que les personnages neutres restaient passives. Donc si quelqu'un venait nous parler, on savait que ça cachait forcément un truc louche.

Mais par contre, la mise en situation que tu as inventé avec des supporters un peu trop amicale avec des pick pocket au milieu était intéressante, justement parce qu'au quotidien on gère cette diversité. L'après-midi les mise en situation super aussi. Métro et surtout le bar, ou on apprend à gérer dans une foule dense et compact. Finalement ça s'applique à beaucoup de situation à très forte densité qu'on vit souvent à Paris via les divers évènements culturels, ou même des fêtes chez des amis ou on connait finalement que la moitié des gens.

Le distributeur était intéressant, mais là j'ai ressenti ce que je disais en début de mail. L'absence de la dimension vitale de la situation, avec le pistolet surtout. Les exercices se sont fait en rigolant, on a bien pratiqué mais sans la dimension stressante/traumatisante d'être sous la menace d'une arme. J'ai trouvé ça un peu dommage.

En conclusion, Un super week-end, beaucoup de pratique et le deuxième jours très ancré dans le quotidien mais aussi dans notre façon personnel de gérer une situation. C'est ce que j'ai préféré. Au final plus de pratique que lors de mon 1er stage, mais moins de dimension psychologique / gestion du choc d'une agression.

J’ai attendu de « redescendre » un peu avant de te faire ce petit retour sur le stage REALITY BASED de ce week-end. Ce n’est pas un secret : J’ai adoré ce séminaire, qui restera pour moi un moment « fondateur », de ceux qui permettent une réflexion (voire une remise en question) approfondie sur nous-même, sur notre rapport aux autres et sur ce monde « moderne » dans lequel nous vivons. Personnellement, j’ai trouvé dans ces deux journées exactement ce que je venais chercher, et j’en demandais pourtant beaucoup.

Pour commencer, et je pensais arrivé préparé, je ne m’attendais certainement pas à être aussi mal à l’aise durant les premières heures du stage. Au moment de ces terribles questions que personne ne se pose (volontairement) jamais (pour quoi ou qui êtes-vous prêts à mourir?), on sent que l’on va s’immerger dans une vision sans fard de la violence inhérente à notre société dite civilisée.

Fait assez étrange, le déroulement du stage n’est que plaisir, alors que l’on discute sans interruption de choses extrêmement graves. Au point parfois, grâce à la présence de compagnons de séminaires motivés et énergiques, de trouver un côté ludique à certaines mises en situation qui pourtant sont loin de prêter à rire. Inversement, on se surprend également à se trouver très déstabilisé par la surprenante performance d’un de nos partenaires, au point de vouloir réellement couper court à ce malaise en lui opposant une position de pré-conflit ferme et déterminée ( Matthieu m’a vraiment perturbé un moment, et je n’avais pas du tout envie qu’il s’avance davantage… ).

En bref, j’ai le sentiment d’avoir mieux appréhendé grâce à ce stage ces limites qu’il est essentiel de dessiner dans les rapports que l’on peut avoir avec les autres. Sans voir dans tout ce qui est hors de sa sphère d’intimité un espace de menace et virer à la paranoïa, ce stage dépasse de loin les simples frontières de l’agression urbaine, et peut s’appliquer aussi dans les relations que l’on construit tous les jours avec autrui…

En cela, j’ai trouvé de nombreux parallèles entre cette formation et le PSC1, entre la structure-même du séminaire ( théories suivies de nombreuses mises en pratique… ) et son résultat : ouvrir un peu plus les yeux pour prendre conscience que Oui, quelqu’un peut s’effondrer demain devant moi et qu’il est essentiel que je connaisse les gestes qui peuvent le sauver et que Oui, quelqu’un peut surgir demain devant moi et qu’il est vital que je connaisse les gestes qui peuvent ME sauver.

Au niveau de l’intensité physique, je l’ai trouvé très bien dosée et adaptée à tous. Il s’agit après tout d’apprendre à se sortir de situations défavorables avec le moins de dégâts possible, et chacun doit engager à ce moment-là tous les outils dont il dispose. Je ne savais justement pas trop à quoi m’attendre au niveau physique lors de ce stage, mais je rameuterai lors de la prochaine session modules de base certaines de mes connaissances de manière beaucoup plus directe et insistante. Je suis persuadé que bon nombre d’entre eux auraient apprécié ce stage à peu près autant que moi, hommes comme femmes.

Cette session REALITY BASED de Septembre m’a parue très dense, mais c’est aussi grâce à ta générosité, qui nous a fait profiter de ton expérience avant, pendant, au milieu (pendant les pauses repas) et même après (pour les bonus) le stage. Au final et pour le dire vulgairement : on en a eu pour notre argent ! :-)

L’après-stage : J’avais déjà tendance à être assez vigilant dans la rue, les espaces publics, les transports en commun… Je le suis encore plus à présent, et je commande un nouveau sac à dos un peu plus grand, histoire de le compartimenter un peu mieux, et d’y inclure un nécessaire de premiers soins. Et j’ai sur moi ce petit stylo bien pratique, que je me suis entraîné à manier face à mon ficus… ;-)

Et bien entendu, compte sur moi pour les prochaines sessions REALITY BASED !

LIONEL,

Gerant de magasin culturel

43 ans,

Ceinture Verte,

4 ans de Pratique


RUDY,

Boucher & prof d'arts martiaux,

30 ans,

2è DAN de JU JUTSU,

12 ans de pratique

Tout d'abord ce fut un très bon stage : Pratiquants d'arts martiaux, oubliez tout, vous serez déstabilisés.

Ce stage est très intensif aussi bien physiquement que psychologiquement mais très enrichissant, pendant les mises en situations, on ressent le stress, l'adrénaline, l'angoisse de se dire "MERDE en vrai je serais blessé peut être mortellement"

Au court de ce stage j'ai découvert une autre approche d'essayer de survivre aux couteaux même si j'espère que cela n'arrivera jamais.

Je recommande ce stage à toute personne qu'elle soit pratiquante ou non en arts martiaux ou tout autre discipline et vous pourrez découvrir un aspect différent de la self-défense

À tous KADIMA !!!!

Frédéric GARCIA 2017 - Tous droits réservés